Octave Mirbeau – Le Journal d’une femme de chambre
On se rappelle du sublime Journal d’une femme de chambre de Luis Bunuel, dont le personnage était lumineusement interprété par Jeanne Moreau. On a un peu vite oublié peut-être que le film était une adaptation, après celle de Renoir, d’un livre non moins remarquable d’Octave Mirbeau, publié en 1900. Ce journal d’une femme de chambre est celui de Célestine, au Mesnil-Roy, en Normandie. Elle est nouvellement engagée, acceptant la place dans l’espoir de se reposer des turbulences parisiennes. Les événements ne manqueront pas pour colorier son quotidien. Un quotidien qu’elle consigne avec « toute la franchise qui est en elle et quand il le faut toute la brutalité qui est dans la vie ». C’est donc là un journal de femme en province, au bas de l’échelle sociale, et le prétexte pour Mirbeau de brosser au scalpel une étonnante galerie de portraits, dans une violente satire des moeurs provinciales et parisiennes de la Belle Époque. Autopsie de la bonne bourgeoisie, ce Journal dresse en petites touches, parfois en larges aplats, les travers d’une humanité mesquine, hypocrite, et condamne tous les débordements nationalistes et antisémites. Le roman connut un vif succès à sa parution, il est aussi le plus célèbre de Mirbeau. –Céline Darner
Titre: Le Journal d’une femme de chambre
Pages: 512
Langue: Français
Format: Epub